Le Château


A l’origine, le château était situé dans le parc de la Garenne du côté de Villeblevin. Plusieurs vestiges retrouvés près d’un ancien puits ont servi à cacher des armes pendant la seconde guerre mondiale. D’après un ancien document, le premier château de chaumont existait encore au XVIème siècle. Le château actuel, sans avoir la grandeur d’un château féodal ni l’élégance d’un château renaissance, s’impose par le poids de ses constructions.

De la terrasse la vue est superbe et on peut admirer les vallées de l’Yonne et de la Seine. La partie la plus ancienne fut habitée par les Condé. Les deux ailes de la façade, plus récentes, sont à contempler par leur régularité. L’une d’elle, ouvre sur les anciens communs qui, suivant un plan de 1754, constituaient la ferme. La belle grille d’entrée en fer forgé est remarquable et constitue à elle seule, une belle pièce du XVIIIème siècle.

Vers 1160, l’union de Guillaume II des Barres, avec Hélissande, Vicomtesse de Sens, Dame de Chaumont, fit de Chaumont la terre seigneuriale des Barres.

Malgré les rumeurs, Guillaume III des Barres dit “le grand Guillaume” n’est pas né à Chaumont. En revanche, ce dernier, a été élevé très jeune dans ce château, il y a vécu un certain temps. Ainsi, suite à ces nombreux exploits, il a eu l’honneur d’être nommé Guillaume de Chaumont.

Chaumont restera ainsi la propriété « Des Barres » jusque vers 1450 : Claude des Barres, Dame de Chaumont, apporte en mariage la seigneurie de Chaumont qui n’avait eu jusqu’alors que des « des Barres » comme titulaires, à Denis de Buffévent, qui meurt en 1520.

De nombreux autres seigneurs et propriétaires se succéderont. On peut citer les principaux :

En 1613, vente à Henri de Bourbon, prince de Condé, du château et de la terre seigneuriale de Chaumont.

En 1665, Armand de Bourbon-Condé, frère du Grand-Condé, prince de Coti, cède la Seigneurie de Chaumont à Jean de Bernage, Seigneur d’Armigny et Madeleine Voyer d’Argenson, son épouse, contre une de ses terres du Languedoc. Les de Bernage se maintiendront à Chaumont durant un siècle et demi.

En 1818, le Comte Cazin d’Honnuncthon, lieutenant des chasses du Roi Charles X s’en rend acquéreur. Il meurt en avril 1849. En 1854, sa veuve épouse en secondes noces Monsieur le Marquis Aymard de la Tour du Pin Gouvernet.

En 1864 a lieu la division de la propriété entre les héritiers. Le jeune vicomte René d’Honnuncthon reçoit le château et les fermes de Chaumont et des Usages, alors de Montbéon et la moitié des bois et des terres constituent la dot de Madame de Limas.

En 1874, le château est vendu au Comte Edmond de Martimprey, Général de Division, brillant officier aux campagnes d’Afrique, de Crimée et d’Italie. Nommé Gouverneur des Invalides, le Général de Martimprey meurt en 1884. Ses héritiers mettent le château en vente.

En 1890, Philiberte Chevalier, voyageant en train avec son mari sur la ligne Paris-Lyon, aperçoit après la gare de Villeneuve-la-Guyard, un château dominant la vallée, dit à son mari : « c’est une grande bâtisse comme celle-là qu’il nous faudrait pour recevoir la famille ! ». Emile Chevalier, en mari attentionné et galant, décidera ainsi d’acheter le château de Chaumont…


Emile Chevalier était ingénieur de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne, industriel, constructeur de matériel roulant de chemin de fer. Très informé des progrès de l’époque, il fit creuser un puits activé par un moteur à pétrole en 1893 ! Il restaura le Pavillon, la tourelle en même temps qu’il construisit l’Orangerie et un grand potager. Il fut également un généreux bienfaiteur de l’église.

Après sa mort en 1906, le château revint à son fils aîné, Henri Chevalier, ingénieur des arts et manufactures et Consul général du Japon à Paris. Henri Chevalier contribua largement à l’embellissement du château et à la restauration de l’église en 1912. De nombreuses fêtes et réceptions eurent lieu au château de chaumont, des hôtes de marque tels que le Général russe de Wendrick en 1900 et plus tard des représentants hauts placés de l’Empereur du Japon et même le Prince Kito (en sa qualité de Consul du Japon à Paris), sans compter les nombreux amis et membres de la famille ont visité le château.

Après la mort d’Henri Chevalier en 1924, son épouse, qui aimait beaucoup Chaumont, conserva le château. Elle avait ses appartements au rez-de-chaussée de l’aile droite. Auprès d'elle, sa fille Madame Destors et ses enfants. A l’étage du corps principal, les appartements étaient répartis, au centre entre les familles Hannoyer, Bith et Geneviève Chevalier (qui s’installa ensuite au Prieuré) et à gauche, alternativement entre les familles de Pierre Chevalier et Paul Lamy. Le personnel était logé au premier étage de l’aile gauche et dans les communs.

Ces noms parlent encore aux habitants les plus anciens de Chaumont. Ils se souviennent des petits enfants de Madame Chevalier avec qui, ils allaient jouer au château pendant les vacances.


La famille en restera propriétaire bien après la seconde guerre mondiale.

Le château fut réquisitionné pendant la guerre par les allemands qui y installèrent une kommandantur causant de graves désordres dans les bâtiments : un incendie partiel et destruction du mobilier. Mme Chevalier, qui habitait le château, en fut très éprouvée. Elle décida de rentrer à Paris où elle décéda peu de temps après.
Ensuite, la cohabitation de tous les enfants s’avéra quelque peu compliquée et le château connut alors des fortunes diverses avec un épisode peu glorieux au moment du « gang des tractions ». Il s’était même dit à l’époque que Pierre Loutret, dit Pierrot le Fou , serait venu se cacher à Chaumont entre deux braquages !
Les héritiers ayant beaucoup de difficultés à continuer à entretenir ce bien, le mirent en vente en 1977.

Le château a ensuite été la propriété d’un illuminé qui pensait y trouver un trésor. Pour le trouver, il a saboté le château, découpant au cutter les splendides tentures qui tapissaient les murs de la salle à manger, enlevant les magnifiques dalles au sol, …Dans les années 1980, le château a même été occupé par des associations qui y avaient créé une « université pour tous » allant jusqu’à héberger une radio libre, avec poste émetteur sous les toits !

C’est dans ces conditions que le château fut victime d’un terrible incendie qui détruisit une partie de la toiture.
En 1988, le propriétaire actuel, David Hassouni l’a racheté afin de le rénover pour en faire une maison de repos qui a fonctionné quelques années. Malheureusement, la loi sur l’accessibilité a été impossible à appliquer dans de tels bâtiments. Le château est ensuite devenu un hôtel-restaurant, classé parmi les Châteaux et Hôtels de France. Fâcheusement, sa faible rentabilité a contraint le propriétaire à cesser cette activité. Aujourd’hui, le château, superbement rénové, est loué pour des événements d’exception (mariages, événements familiaux, séminaires, etc…) M. et Mme Hassouni, qui n’ont cessé d’embellir les lieux (on y compte pas moins de 4.000 rosiers), vivent au château et sont très investis auprès de la communauté et du village.

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